J’enviais
la jeune fille que je devais opérer d’un abcès du dos ce matin-là tant elle
avait l’air proche de sa belle-mère, venue l’accompagner. Elles semblaient
complices presque amies. Si vous trouvez votre belle-mère pleine de qualités,
agréable, utile et serviable, passez votre chemin, ce billet d’humeur risque de
ne pas vous concerner. En revanche, si pour vous, la seule chose digne
d’intérêt émanant de votre belle-mère est son Fils, là, vous allez vous sentir
moins seule… La belle- mer(d)e, c’est un élément immuable de nos vies contre
lequel se débattre ne sert à rien. Elle a peu de chance de changer mais vous de
nombreuses de vous épuiser.
A-t-on
d’ailleurs toujours un a priori négatif sur sa belle-mère ? Nous avons
baigné, comme toutes les petites filles, dans l’atmosphère des belles-mères des
films de Disney, sorcières méchantes et maléfiques. Alors que, malgré une
appellation commune, il ne s’agit pas du même type de belle-mère.
Ce
statut bancal et délicat ne confère-t-il pas un qui vive hostile de la part de
la belle-fille ? Cherchons-nous en elle, à tort, une seconde maman, une
oreille attentive, une confidente ?
Attendons-nous
trop de celle qui a engendré cet être parfait qu’on a choisi d’épouser ?
D’où proviendraient donc son intelligence, sa beauté, sa finesse
d’esprit ? Pas de la génétique ?
Les
défauts de la belle-mère nous apparaissent toujours plus intolérables, inacceptables,
inadmissibles, nous avions fini par concéder l’existence de l’imperfection sauf
pour elle! Elle nous agace quoi qu’elle fasse.
Dans
les stéréotypes classiques de la belle-mère, il existe la jalouse, l’exclusive,
celle qui ne veut pas céder sa place. Elle s’invite dans votre appartement,
elle s’y installe sans durée déterminée. Elle vous rappelle sans cesse à quel
point vous êtes chanceuse… J’en ai rencontré également des démoniaques,
écrasantes, malveillantes, machiavéliques, elles mettent en défaut leurs
belles-filles, elles cherchent à nuire. Qui leur a autorisé le préfixe
belle?
Il y a
aussi celle qui donne son avis sur les enfants (même si ce sont les vôtres),
les vacances, le travail, l’argent, tout est prétexte à l’écouter. Si vous
travaillez, vous élevez mal vos enfants, si vous ne travaillez pas, quelles
sont vos occupations exactement ?
Vous
abordez parfois des sujets similaires avec votre propre mère, dans une
atmosphère de discorde et de tension, mais le background est différent, les
liens sont directs, vous vous permettez plus de répartie, il en résultera moins
de ressentis.
Et puis il y a la belle-mèr(d)e qui ne sert à
rien, elle n’est pas nocive, pas méchante. Tellement vide, vous n’en n’attendez
rien. Si elle présentait le moindre intérêt, vous le sauriez depuis le temps
que vous la fréquentez. Vous continuez à vous étonner de cette génétique mais à
quoi bon…
Vous
croisez les doigts, vous espérez juste que vous serez différente quand, à votre
tour, vous deviendrez belle-mèr(d)e!
F
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