Les
soignants du libéral ou du service publique sont régulièrement
pris pour cible et de plus en plus malgré un système de santé
envié par de nombreux pays. Parfois de manière si virulente qu'on a
la sensation que tout ce système est remis en cause à chaque
instant.
Tout
le monde y passe : les médecins, les pompiers, les urgences
puis plus récemment le très apprécié SAMU.
Le
service d'aide médicale urgente ou SAMU a été crée pour assurer
les secours urgents, l'assistance pré-hospitalière des patients en
urgence absolue, toute cause confondue (malaise, accident…)
Dans
les années 50, il s'agissait surtout d'assurer les transports entre
les hôpitaux de patients graves, qui habituellement mourraient dans
les ambulances ordinaires, sans matériel de réanimation, sans
oxygène, notamment lors d'épidémies.
Puis
se sont dessinées les notions de régulation de l'urgence, de
coordination des soins, de programmation en amont, dans les années
60-70.
Un
médecin anesthésiste-réanimateur le Pr Virenque prend les
commandes du premier SAMU en 1972 et le 15 est mis en place en 1979.
Le
SAMU intervient non seulement pour les premiers soins mais aussi lors
des situations de crises sanitaires aigues et d'urgences collectives,
peut mettre en place si besoin des postes médicaux avancés.
Les
médecins du SAMU prennent part à des gestes de plus en plus
complexes bien avant l'arrivée à l'hôpital : fibrinolyse
c'est-à-dire reperfusion d'une artère bouchée lors d'un infarctus
du myocarde lorsque le délai d'arrivée en unité de soins intensifs
cardiaques est jugé trop long, mise en place d'une circulation extra
corporelle lors d'un arrêt cardiaque…
Cette
invention de génie qu'est le SAMU s'est largement exportée et s'est
internationalisée.
La
régulation médicale chapeautée par le médecin régulateur (la
gestion des appels au centre 15) va de l'aide téléphonique à
l'envoi d'ambulances simples ou non.
Ce
tri (ce triage même) est une notion ancienne qui a débuté lors des
guerres ou des catastrophes, selon la gravité et le pronostic des
patients. Lors de la première guerre mondiale, ce tri était
effectué par des chirurgiens expérimentés puis le tri se
poursuivait à l'entrée à l'hôpital par des infirmiers
d'orientation.
Ce
''choix'', cette sélection par les équipes soignantes, et j'entends
par équipe soignante, tous les protagonistes, de l'opérateur au
médecin, est cornélien. Il dépend de nombreux paramètres pas
toujours scientifiques, parfois très intuitifs. La première
interaction avec un patient n'est pas toujours aisée et a fortiori
par téléphone.
Sans
défendre personne, la critique des soignants est souvent malhabile,
trop facile, contre productive.
Il
n'est pas non plus acceptable que lorsque vous tapiez SAMU sur un
moteur de recherche, ne s'affichent que des articles relatant de
fautes, de plaintes, de procès en cours.
Les
commentaires négatifs, les propos les plus diffamatoires, que ni
l'Ordre des Médecins ni le Ministère de la santé n'essaient
d'interdire, déchirent la toile et se répandent comme une traînée
de poudre.
Bien
entendu, il faut pointer du doigt les dysfonctionnements,
administratifs, individuels, médicaux, enseigner, former, organiser.
Mais
à bon escient, pour avancer, pour progresser, pas en jetant les
soignants en pâture à la foule et aux médias.
Comme
beaucoup de personnes en France, je dois mon salut au SAMU.
Une
septicémie sur une péritonite, et le glissement rapide vers un choc
septique.
Je
ne saurais jamais le nom du réanimateur qui m'a sauvé sinon je lui
aurais érigé une statue. Je me souviens uniquement de sa voix
grave, qui dans mon semi-coma, annonçait à ses collègues, calme et
déterminé : ''ça y est, je l'ai récupérée'' F
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