Les
médecins, infirmiers, psychologues et tous les autres continuent de traiter
avec beaucoup de dévouement les blessures inhérentes aux attentats de ce
vendredi 13 novembre. Certaines douleurs sont assourdissantes, certaines plaies
ne pourront jamais se refermer.
Pendant
ce temps, on invoque la cohésion nationale pour guérir nos maux. La fierté
d’une France mélangée, solidaire, unie et soudée …dans la peine.
Où
en est vraiment le sentiment patriotique français et son symbole tricolore,
laissé pendant des années aux mains des nationalistes?
Le
ciment national est-il suffisamment consistant pour être à l’origine de
fondations stables et solides? On aimerait posséder autant de millions que le
nombre de fois où le Premier Ministre nous abreuve de « nos
valeurs ». Et si on reprenait les mots piliers de la République française
pour se rappeler à leur utilité, sans langage infantilisant ni jugement
culpabilisant. Juste les mots pour les expliciter, se les réapproprier,
(re)connaître leur sens et leurs limites.
Qu’est-ce
qui définit la République Française?
D’abord
la laïcité. Ce quatrième pilier de la France est devenu le premier depuis plus
de dix ans et on n’a jamais autant parlé de religions que depuis qu’on a
réaffirmé la laïcité. Si votre vie religieuse ne s’est jamais imbriquée dans
votre vie civile, et si vous avez aussi (malheureusement) baillé lorsque le
Professeur évoquait la laïcité sur les bancs de l’école de la République, vous
pouvez être amené à la confondre avec une hostilité vis à vis de la religion,
ou avec une certaine neutralité obligatoire de chacun.
En
fait, ce serait, d’après le philosophe H.Pena Ruiz, un principe égalitaire
autorisant la liberté de conscience avec une égalité des croyants et des
athées, un premier pas vers l’antiracisme? Il s’agirait aussi, toujours d’après
les spécialistes, de la neutralité de l’Etat et de ses représentants
(conséquence de la séparation des Eglises et de l’Etat) pas de la neutralité
des citoyens! D’où les débats houleux, les avis controversés (sur les signes
extérieurs religieux dans l’espace publique et privé notamment) depuis des
années avec plus récemment la question de la légitimité des crèches dans les
mairies à Noël.
Et
la Liberté, premier pilier historique de notre République, depuis la Révolution
de 1789. Sous couvert de cette liberté que doit-on accepter? D’écouter certains
vomir sur une religion sous le (faux) prétexte d’un conflit territorial
lointain externe à la France? De laisser tenir des propos équivoques sur la
condition de la femme?
Et
puis, il y a plein d’autres mots qu’il est toujours difficile de manipuler.
L’intégration,
mot beaucoup moins péjoratif qu’assimilation, mais encore très souvent précédé
du mot effort. Peut-être que le mot concession serait un préfixe plus
intéressant. Comme lors d’un mariage où chacun s’accepte tel qu’il est malgré
les difficultés impliquées et où chacun reconnaît dans l’autre un passé et même
s’en approprie tout ou partie.
Concernant
ce qu’on qualifie de « diversité » environ 50% des français étant
issus de l’immigration, la diversité serait-elle vraiment une minorité de la
population française?
Quant
aux amalgames, je croyais à un vieux terme utilisé jadis par les dentistes…
Soigner
les mots de France est très important, sans faux bons sentiments, ni glue
unitaire ou gélatine verdâtre, contribuera sans doute à soigner les maux de
France.
F
Top !
RépondreSupprimerJe partage tout à fait !
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