lundi 6 septembre 2021
lundi 26 juillet 2021
La vaccination véritable enjeu des élections (chapitre 2)
Fin décembre 2020,
débutait timidement, notamment faute de doses disponibles, la campagne de la
vaccination contre le Covid 19 en France avec Mauricette. J’avais eu l'occasion
de m'exprimer sur le sujet (1). Nous allions enfin entrevoir le bout du tunnel.
Naturellement, j'ai couru me faire vacciner à l'hôpital Beaujon dès que j'ai
obtenu un rendez-vous mi-janvier. Ce matin-là, j'étais entourée des internes
des urgences et de la réanimation, arrivés en masse, émus aux larmes. Ne plus
revivre cette hécatombe, apporter sa contribution à cette opération de
sauvetage planétaire, éviter des décès, remettre à flot l'économie… En
l'absence d'autres thérapeutiques efficaces, je ne voyais que des bonnes
raisons à cette vaccination sûre et active (2), ce n'était pas un sujet de
réflexion, voire je n'imaginais pas d'alternative, pas d'autres solutions.
Lorsque j'ai quitté
Beaujon en arborant mon badge bleu de vaccinée, une passante a levé les yeux au
ciel en l'apercevant et m'a craché dessus.
Puis, j'ai posté fièrement
la photo de ce badge sur les réseaux sociaux. Certains contacts m'ont trouvé
chanceuse et ils avaient raison. D'autres m'ont insulté. Et Clem, une ancienne
copine de lycée, a fait ce commentaire-fleuve avec des ingrédients bien connus
maintenant de la croyance pure où les faits sont soumis à une théorie contrairement
à la science, et ils sont présentés avec certitude et une étonnante véhémence.
Depuis que l’infection au
Sars Cov 2 a touché la France, on n’a cessé d’entendre les voix discordantes
des méfiants artisanaux et industriels. Cette crise nous a permis de reparler du
complotisme. Ce phénomène, bien qu’ancien, a posé question à cette occasion. Certains conspirationnistes sont radicaux,
structurés, habités. Plus que défiants, ils sont anti-système, ils présentent
l’actualité comme étant une mise en scène dont profiterait les puissants. Ces
mécanismes ont été bien étudiés et décrits, mis au « goût » du jour : par
l’essayiste Marie Peltier, Rudy Reichstadt fondateur de Conspiracy Watch, dans
le reportage de Martin Weil, dans le numéro spécial de Zadig de Eric Fottorino…
Qui observe-t-on dans
cette fosse à sceptiques ? Des allumés adeptes de l’immunité naturelle,
des oligo-éléments ou des huiles essentielles ? Ceux qui boivent leur urine
ou font des incantations? Pas uniquement. L’éventail est multiple avec des
éléments en commun. J’en veux pour exemples leurs hésitations entre l’extrême
droite et l’extrême gauche, l’utilisation de thématiques pitoyables redondantes :
chemises noires, étoiles jaunes, pandémie capitaliste voire sioniste, leur
vision noire de notre avenir d’esclaves à la merci de nos gouvernants qui nous
maintiendraient dans un régime dictatorial…Leurs dogmes plombent des mesures
efficaces, ils se raccrochent à des éléments bancals pour étayer leurs
théories. Ils sont des éponges à rumeurs.
Qui sont-ils ? A qui
profite ce mouvement d’« opposants » ? Des femmes et hommes politiques
en mal d’électeurs ? Des artistes en mal de reconnaissance ? Des
influenceurs des réseaux sociaux ? Des délinquants scientifiques ?
Des charlatans ? J’en passe et des meilleurs. C’est pour eux une occasion
rêvée de s’ériger en contestataire absolu, d’enfin prendre la lumière. Elle risque
de ne pas se représenter. Leurs affirmations vont bien au-delà de la mauvaise
foi, ils parviennent à tenir des propos presque aussi délirants que ceux des
patients vus par les psychiatres de garde aux urgences, avec des éléments
paranoiaques ou des thèmes mégalomaniaques. Les complotistes sont évidemment des
antivax convaincus.
Cependant, depuis que des
doses de vaccins sont théoriquement désormais disponibles dans toute la France au
plus de 16, puis au plus de 12 ans, on note que dans la population adulte réticente
à la vaccination, il n’y a pas que des complotistes loin s’en faut. Même si
certains affichent une certaine complaisance envers eux.
Et le « je ne suis
pas antivax mais » est en passe de remplacer le « je ne suis pas
raciste mais »
Tous les médecins en
rencontrent sur leurs lieux d’exercice. J’étais étonnée, début juillet, de les
voir encore nombreux lorsque je demandais : « ça y est, vous êtes
vacciné(e) ? »
« Vous croyez ?
Mais je suis jeune et sportif »
« Que sait-on
vraiment de ces vaccins »
« On verra à la rentrée ! »
Certains sont des égoïstes
affichés, des dénialistes, d’autres des doutants, des hésitants, des n’y
pensant plus, des « ni pour ni contre, bien au contraire » qui ne
demandent qu’à basculer vers un camp ou un autre. A l’étranger, on nous perçoit
comme des occidentaux gâtés. Et le variant delta de progresser.
Alors le président Macron
a tranché le 12 juillet en décidant d’établir le Pass sanitaire et l’obligation
vaccinale des soignants. Il n’a plus tergiversé. Il s’est finalement montré
déterminé. Après des discussions, oppositions, et des manifestations, ce Pass vient
d’être adopté par le Parlement. Et le nombre de vaccinations a fait un énorme
bond.
Pouvions-nous vraiment
éviter ces injonctions ?
Sans ressasser l’année
2020, les mensonges et les errements du gouvernement ont entaché la confiance
des français. Puis lorsque la campagne vaccinale a débuté avec un rythme très
léger, on avait l’impression que le gouvernement attendait notre adhésion, que
la vaccination n’était qu’une possibilité. La vaccination était proposée sans manœuvre
incitative, en attendant que les gens se rapprochent de la vaccination et pas
le contraire. Ce d’autant que son accés est inégal selon les territoires (déserts
médicaux, nombre de doses différent, rendez-vous surtout par internet, pas de
vaccinodromes mobiles…) et que la vaccination seule ne suffit pas. Aucune véritable
stratégie ne se dessinait.
Et tout le monde ne va pas
vers l’information. Nombreux sont les français qui n’ont pas de médecin à qui
parler. Ils ne disposent pas des mêmes informations. Le grand public lit
rarement Nature ou le New England Journal of Medecine. Ils regardent la
télévision, suivent les réseaux sociaux, les chaînes Youtube. Ainsi, la nuance ne
faisant pas d’audience, certains médias ont porté aux nues des rassuristes, des
scientifiques ou des pseudoscientifiques qui ne connaissaient rien au Covid
mais s’exprimaient à longueur de journée, sur les différentes vagues, sur les
soi-disant traitements précoces…Désinformation ou trop plein d’informations. Les
français ne savaient plus à quel sachant se vouer.
Le civisme a été préféré à
l’égoisme (3) pour s’en sortir tous ensemble ce 12 juillet. L’exécutif n’est pas
qu’un arbitre, il peut adopter des mesures contraignantes, c’était aux
adversaires politiques de démontrer avec de bons arguments s’ils en avaient, que
la ceinture de sécurité vaccinale portait atteinte aux libertés individuelles.
Bien que je n’aie aucun
sens politique et aucune légitimité dans ce domaine, je crois que le président
Macron a pris la bonne décision. Je n’aimerais pas être son adversaire lors des
prochaines élections. FF
1. https://www.causeur.fr/la-vaccination-enjeu-des-elections-190071
2. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmoa2034577
3. https://www.lopinion.fr/edition/politique/choix-nous-plutot-que-je-250101
mardi 8 juin 2021
DEDICACES A LA FNAC DES TERNES LE JEUDI 24 JUIN A 18H
Chers amis, chers collègues,
j'espère vous voir nombreux jeudi 24 juin à 18h à la Fnac des Ternes à Paris pour une rencontre autour de mon livre "Confidences d'une dermatologue" paru chez Robert Laffont.
A bientôt.
FF
lundi 5 avril 2021
Un pour cent (dédié à la journée mondiale de l'autisme le 2 avril)
Mon petit chéri,
On a déjà supporté tellement de situations depuis le « mais qu’est-ce qu’il a ? » ou « il est mal élevé » jusqu’à « ne vous attendez pas à des miracles ».
On a eu le loisir pendant toutes ces années de réfléchir à
ce qu’est la tolérance et l’inclusion, mais aussi l’indifférence. Beaucoup se
sont donné bonne conscience parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement,
certains ont confondu tolérance et condescendance « c’est pas grave,
fais-toi aider ».
Parce qu’autiste, tu es différent, et cette différence-là, ce n’est pas juste de la diversité. Elle gène tous les aspects de ta vie. Tu es empêché. Elle t’envahit.
Le Pr Delorme a même employé le terme de
maladie. L’affiliation à la MDPH (maison départementale des handicapés) ne fait
que l’appuyer. Elle pourrait d’ailleurs se nommer plus positivement Maison de
l’inclusion, Maison des différences, ou Maison des solutions mais non c’est le
mot handicapé qui a été préféré.
On a observé la profondeur de la bêtise humaine. Mais aussi l’hostilité parce que parfois le
regard est plus méchant qu’ignorant y compris parmi les enseignants :
« il ralentit la classe » et le commentaire du prof de maths de 6e
avec l’approbation de la principale : « j’espère que tu trouveras un
établissement qui te correspondra mieux », ce qui en dit long sur
l’inclusion…
On a consulté, reconsulté.
On a écouté les autres nous détailler les choses
formidables que leurs enfants accomplissaient , vers quelle voie eux se
destinaient.
On a eu les yeux mouillés quand tu n’étais pas invité. Aux
réunions, aux rencontres sportives, aux anniversaires, aux soirées. On a
affronté tellement de regards.
Je t’ai vu serrer les dents quand tu entendais la musique d'une fête voisine à laquelle personne n’avait envisagé de te
convier.
J’ai si souvent mal dormi à me demander ce que tu
deviendrais, qui t’aimerait, qui seraient tes appuis, tes amis.
Des artistes se sont déjà intéressés à notre combat parfois
par la force des choses, avec leurs films, leurs livres : Samuel le Bihan,
Olivier Nakache et Eric Toledano, …
Les autistes sont souvent dépeints comme ayant des pouvoirs
extraordinaires tels des médiums hypersensoriels ou des génies en
mathématiques. Cela m’a toujours interpellé.
Les parents d’autistes comblant un cruel défaut de
compliments, ou naturellement aveuglés par un amour inconditionnel, emploient
des expressions mielleuses à leur endroit : « il est vraiment super
mon fils ». On en arrive à perdre en lucidité. On imagine un don du ciel. On
envisage même les bénéfices de cette contrainte.« Avoir un enfant handicapé m’a
rendu meilleur ou plus empathique ».
Mais les autistes sont avant tout des personnes en grande
souffrance à soutenir et à aider.
Alors mon chéri, comme dans la chanson, deviens génial.
Je te dirais volontiers que la route est longue mais cela
supposerait que ce n’est qu’un passage obligé, que cette route a une fin.
Hors j’ai enfin cessé de croire au Père Noel, et au Pr G.
pédopsychiatre renommé quand il déclarait : « Il est dysharmonique, petit
à petit cela va se réharmoniser dans tous les domaines mais ça prendra quelques
années encore. »
FF
dimanche 21 mars 2021
CONFIDENCES D'UNE DERMATOLOGUE par la journaliste Isabelle Guardiola
Dans « Confidences d’une dermatologue* », Flora Fischer partage sur sa pratique avec bon sens et humanité.
Flora Fischer est de la génération X. Celle d’avant les repos compensateurs de garde et d’avant #metoo. Dans son récit-témoignage, sur sa pratique à l’hôpital et libéral, elle adopte un ton simple et direct, revigorant et réconfortant dans notre société. Elle fut interne dans les années 90, celles du sida et du Kaposi, où l’on n’épargnait pas les porteurs du virus, punis par là où ils avaient péché, y compris dans les rangs des prêteurs du Serment d’Hippocrate : « Alors le petit pédé de la chambre 32, il en est où ? ».
Tact dermatologique
C’est cette recherche du ton juste pour s’adresser au patient, que nous fait partager Flora Fischer, qui jongle de consultations en vénérologie où elle n’en finit pas de découvrir les fantaisies de ses patients : « Le vagin n’est pas une bouche à nourrir ou à nettoyer » ; « docteur, mon piercing est coincé » …aux demandes esthétiques de plus en plus pressantes de patient(e)s de plus en plus jeunes.
Une anecdote après l’autre, elle s’interroge sur ses modalités de réponses, d’explications fournies au patient, sur ses « obligations de médecin » et ce qui fait « un bon médecin », en somme. L’intérêt de l’ouvrage est qu’il pose autant de questions qu’il ne livre de certitudes. Avec humilité, la dermatologue se demande que faire de mieux que du laser vasculaire à cette patiente venue consulter pour une impression de cuisson au visage, survenue depuis la mort de sa petite fille lors de l’attentat de Nice. Ou que répondre à cette jeune fille voilée qui se plaint de l’état de sa chevelure mais ne peut ôter son foulard que le soir, loin du regard des hommes.
Entre doutes et conviction
La quête de la bonne attitude « sans trop de proximité ni supériorité », des justes mots au moment de l’annonce de la mauvaise nouvelle et du « dosage vérité-empathie » guident Flora Fischer qui décrit par petites touches la relation soignant-soigné, teintée encore davantage de fantasmes en ce qui concerne la dermatologie. Finalement le bon médecin ? « D’abord une personne de bon sens ».
jeudi 25 février 2021
CONFIDENCES D'UNE DERMATOLOGUE (Robert Laffont)
Bonjour je suis Flora Fischer. Médecin spécialiste en dermatologie installée en libéral depuis plus de 10 ans, je suis également blogueuse et contributrice au Huffpost, Causeur, Libre.be…depuis 4 ans.
Je voulais vous annoncer la sortie de mon premier livre "Confidences d'une dermatologue" chez Robert Laffont.
D’abord, je raconte mon parcours de médecin, des études au choix de ma spécialité. De mes moments passés en tant qu’étudiante, externe et interne à l’hôpital, avec mes hésitations et mes regrets.
Je souhaitais intéresser les lecteurs aux aspects scientifiques et anatomiques de ma spécialité en leur exposant des cas cliniques de mon quotidien. J'y dévoile les aspects et les secrets de ma vie de dermatologue.
Les rapports au corps et à l'intimité y sont omniprésents et donnent parfois lieu à des situations étonnantes ou embarrassantes. Les patients se mettent nus et se mettent à nu et me font entrer dans leur univers privé. Je suis au cœur de multiples confidences.
Je passe de pathologies courantes à des maladies plus délicates.
Du sida dans les années 90 avec des atteintes cutanées majeures rendant cette pathologie reconnaissable aux cas de cancérologie avec l'annonce du diagnostic toujours très difficile et ses questions. Des cas de dermatologie pédiatrique sur fond d'inquiétude des parents, des cas de dermatoses affichantes mal vécues. Des cas d'atteintes génitales comme la syphilis ou les morpions.
C’est aussi la spécialité de l’embellissement puisque les demandes d’amélioration et de correction des rides, de la qualité de la peau, et la recherche du rajeunissement sont de plus en plus fréquentes.
Sous couvert de symptômes qui sollicitent l'attention et la technicité du médecin et de la confiance qui se noue alors, les patients me confient leurs histoires.
Cette multitude de rencontres formidablement humaines, ne manque pas de faire écho à ma vie personnelle et me permet de nombreuses réflexions.
Et surtout, je regarde avec beaucoup d'intérêt les attentes et les attitudes des patients. Notre métier à l’ère d’internet et des réseaux sociaux a totalement changé.
Les rapports médecin- patient et patient-médecin ainsi que les rapports entre les médecins ne sont plus les mêmes, je les considère et je tente de les analyser dans ce livre.
Plus largement, ce livre évoque la société dont j'ai la chance d'observer un échantillon tous les jours et ce depuis plus de 20 ans. Etre dermatologue c’est à la fois avoir la médecine et l’humain dans la peau.
Bonne lecture. Flora Fischer
dimanche 31 janvier 2021
Confidences d'une dermatologue (Robert Laffont)
Mon premier livre "Confidences d'une dermatologue" paraît chez Robert Laffont, c'est celui en rose, au dessus du nouvel essai d'Onfray. Il reprend dans un récit les différents thèmes des billets d'humeur: le rôle, le parcours et les fonctions du médecin, les relations soigné-soignant, l'anatomie intime, le sexe et ses aventures, mais aussi la dermatologie esthétique, la médecine du futur...Je compte sur votre soutien. Flora Fischer (Docteur F)