J'ai déjà eu la chance de pouvoir exprimer à quel point je bénissais la vaccination, en tant que médecin et en tant que patiente. (1)
Depuis mars, alors que nous vivons une période noire mêlée d'inquiétude
et de tristesse, cette lueur d'espoir qu'on attendait comme le messie est en
chemin.
Et là, alors que l'antidote a
passé la phase 3 avec succès, que les premières commandes ont été réalisées, et qu'il est sur le point d'être livré, que
se passe-t-il en amont ?
Voit-on des spots martelant sa venue comme une mesure au moins aussi
essentielle que « tousser dans son coude » ? Des clips
incitatifs qui parlent à tout le monde ?
Les médecins, les infirmier(e)s ont-ils été contactés pour
informer leurs patients, pour être opérationnels ? L’Armée, une réserve
sanitaire, une réserve civile constituée de volontaires motivés ?
La logistique, de l’approvisionnement à la conservation des doses jusqu’à
l’injection des français qui ne souhaitent que revivre, a-t-elle été
millimétrée ?
Seule la priorisation a été travaillée et explicitée.
On se prépare à se préparer tranquillement alors que l'épidémie a bien
repris et que deux mutants du SarsCov2 émanant du Royaume Uni et d'Afrique du
Sud ont émergé y compris sur notre sol. On est en retard par rapport à nos
voisins européens qui ont reçu des premières doses en provenance de la centrale
d'achat européenne sensiblement au même moment.
Encore bien plus par rapport à d'autres pays comme Israel, même si
aucune comparaison n'est envisageable. C'est un pays fondé sur le
« quoiqu'il en coûte », capable d'une détermination et d'une
logistique inégalables, qui n'a jamais eu le luxe de la tergiversation.
Certains économistes sont vent debout dont Nicolas Bouzou (2) car « seule la vaccination de masse nous sortira de la
crise économique et sociale » rappelle-t-il chaque fois que l'occasion lui
est donnée. Les politiques, les artistes (3), les médecins (4)… expriment leur
incompréhension.
Une entêtante envie d’avoir l’adhésion de tous les français
tout de suite ? Du lourd recueil de consentement au choix des 35 citoyens présentée
comme une victoire au bingo. Est-ce là l’égalitarisme que souhaitait le Président
lorsqu’il disait « il n’y a pas de sachants et de subissants » ?
Mais il y a bien pourtant un décidant.
Le Président dit également « qu’il faut être mobile,
qu’il faut s’adapter », ce qui est une bonne chose mais il faut aussi
devancer.
N’a-t-on pas envie de vite sauver le pays, de relancer l’économie,
d’aller au théâtre ou au restaurant ?
5. 5- https://www.lefigaro.fr/vox/
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