La grippe, phénomène inédit de l'hiver, aggrave l'engorgement des
urgences. Et le ministère de la santé de déclarer, je cite : j'ai
demandé que l'aval des urgences soit fluidifié au maximum afin de pouvoir
hospitaliser l'ensemble des personnes qui en auraient besoin et j'ai donné
instruction pour que les patients soient pris en charge en ville quand leur
état de santé le permet.
Et quand vous avez froid aux mains les enfants, sortez avec des
gants !
Quelle lassitude! Jamais de remarque ou d'idée utile ou
bienveillante, comme on serait en droit de l'attendre de nos dirigeants. Que
des évidences, des banalités ou des idioties démagogiques, voire hostiles.
Ainsi, le tiers payant généralisé est affiché à tort comme une
victoire populaire, une avancée sociale. Les français l'ont plébiscité
paraît-il, à la lumière de plusieurs enquêtes d'opinion.
Mais dire que les français préfèrent le TPG revient à dire qu'ils
préfèrent ne pas payer d'impôt ou être réveillés le matin par le baiser d'une
mannequin plutôt que par leur radioréveil hurlant !
La question est trop peu pertinente. Elle est trop directe sans
aucune explication sur le but pour l'état de ce TPG et de quoi il découle en
réalité. D'un long mécanisme mortifère.
En effet, lorsque M. Van Roekeghem,
ancien d'AXA, est devenu directeur général de la Caisse nationale
d'assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) en 2004, il a été
vivement critiqué pour sa gestion comptable d'assureur privé.
Mais une fois au pouvoir en 2012, ce mouvement
de déréglementation du secteur de la santé n'a finalement fait que
s'intensifier, jusqu'à créer un système opaque contrôlé à distance, et jeter en
pâture les professionnels de santé aux financiers et
aux assureurs, sans efficacité sur le coût final pour les patients, bien au
contraire.
Avec une véritable menace sur l’accès aux soins des français: la
décorrélation entre le tarif de remboursement et la valeur économique de
l’acte.
A cette situation, s'ajoutent un numerus clausus incroyable, une
population vieillissante, consommatrice, exigeante, habituée à la gratuité des
soins, des lourdeurs administratives, des charges conséquentes…
Dans un tel contexte, les médecins ne souhaitent plus s'installer
et surtout pas dans des zones dépeuplées, certains s'expatrient et font
profiter d'autres pays de leur savoir.
Certains font leurs études de médecine à l'étranger.
En milieu hospitalier, c'est pire. Les besoins humains et
financiers augmentent et les budgets n'augmentent pas en conséquence, quand ils
ne baissent pas...
Et là en 2016 pendant cette campagne, les gauches multiples
clament leur idée de créer des dispensaires. Quelle idée formidable en
théorie! Mais en pratique, qui est vraiment allé étudier leur
faisabilité ? Comment les trouver ces médecins et infirmièr(e)s, toujours
moins nombreux sur tout le territoire, qui accepteront d'être les salariés d'un
système de santé moribond.
Et gros levée de boucliers lorsqu'un candidat de droite, pourtant
pas forcément réputé pour son avant-gardisme, parle de réformer la sécurité
sociale. Attention, il n'a pas dit stopper la protection sociale. Il est
immédiatement sifflé, jeté aux chiens.
On l'accuse donc de vouloir privatiser le système de santé, ce qui
est un comble, tout le monde en conviendra.
Acculé, il invoque alors Dieu pour se sortir de cette
incompréhension.
Les défis en matière de santé sont énormes, seule une très bonne
connaissance des différents terrains (les urgences, les services hospitaliers,
la médecine de ville et de campagne…) permettrait de les relever.
En attendant, il ne faut pas oublier que si un seul candidat sera
effectivement président, tous seront un jour des patients. F